En 2006, 40 % des mariages en Europe, et 43 % aux Etats unis, se sont conclus par un divorce. Celui-ci ne concerne toutefois qu’une partie des séparations, puisque de nombreux couples vivant en union libre en volent aussi en éclats. Ces ruptures sont toujours éprouvantes. Mais affectent-elles différemment les hommes et les femmes ?
Une récente synthèse des recherches indique une augmentation notable des symptômes dépressifs chez les personnes qui se séparent (1). Et les données convergent pour constater que les femmes souffrent davantage que les hommes. Pourtant, ce sont elles qui sont le plus souvent à l’origine de la rupture (dans 80 % des cas). Mais l’initiative peut être consécutive à la faute du conjoint, par exemple s'il entretenait une liaison extra-conjugale.
Quelles sont les conséquences de la rupture ? D’abord, le fait d’être délaissé(e) ou de subir un échec entame considérablement l’estime de soi, et suscite, s'il y a lieu, la jalousie. Mais surtout, les personnes séparées vont devoir affronter des difficultés : solitude, baisse du niveau de vie, augmentation des tâches domestiques, garde des enfants... Autant de sources de stress. En règle générale, ce stress se traduit plus souvent chez les femmes par des symptômes dépressifs. Les hommes se réfugient aussi dans l’hyperactivité frénétique, l’alcool, la somatisation, la répression de leurs émotions, et parfois la violence physique. La séparation a aussi, parfois, un impact positif : quand la liaison était de mauvaise qualité ! Dans ce cas, la rupture est vécue comme une libération. Même s'il arrive que l’impact positif ne survienne qu’après une phase dépressive...
(1) C. Cyr-Villeneuve et F. Cyr. En quoi et pourquoi les hommes et les femmes sont-ils affectés différemment par la séparation conjugale ? Psychologie française, 54 (3)